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Une course très disputée jusqu’à la porte photo GGR de Cape Town!

  • Nord? Sud? Des décisions critiques pour la flotte, avec l’anticyclone sur leur route
  • Kirsten Neuschäfer en 2ème position, pourrait être la première au Cap !
  • La flotte bat des records dans l’Atlantique Sud, suivez les stats avec GGR Underground !
  • Le retour des berniques, Guy Waites fait demi-tour, plus de bateaux touchés.
  • Les skippers réfléchissent à mouiller à Cape Town avant de s’aventurer dans l’Océan Indien.
Les conditions météo et des choix stratégiques opposés promettent une arrivée serrée à Cape Town! Photo: YellowBrick/GGR2022

La flotte GGR en route vers Cape Town, dernier port avant les mers du sud, aux prises avec des systèmes anticycloniques, une invasion de pousse-pieds (encore), et une héroïne locale qui fait un gros pari ! 

Cape Town est un rendez-vous traditionnel de la voile autour du monde, et la dernière escale des marins pour évaluer leur condition physique et l’état de leur bateau avant de s’aventurer dans l’océan Indien. Avec les vents violents, une houle dantesque et le manque d’abris dans l’océan Indien, il n’y a pas de retour en arrière après s’y être aventuré…

Certains navigateurs ont réglé leurs problèmes et fait leur maintenance en mer. Simon Curwen (UK), a réussi à repasser sa drisse de génois, mais il est maintenant confronté à des problèmes de génération d’énergie. Damien Guillou (FRA) a remonté la mèche, le safran et la transmission de son Hydrovane, et Ertan Beskardes (UK) a finalement résolu ses problèmes d’énergie.

Ertan Beskardes envisageait des réparations au Cap, avant de continuer en classe Chichester mais il a réussi à résoudre ses problèmes d’énergieen mer ! Photo Nora Havel/GGR2022

Avec le retour des pousse-pieds et l’impossibilité de vérifier la coque entre le Cap et Storm Bay en Tasmanie où le carénage est illégal, plusieurs marins se demandent si un mouillage en Afrique du Sud serait souhaitable. Certains comme Elliott Smith (USA) doivent réparer de nombreuses fuites, Arnaud Gaist et Damien Guillou (FRA) souhaitent changer la combinaison de voiles d’avant, d’autres vérifier les systèmes du bord ou simplement sentir la chaleur et le contact humain avant de se lancer vers l’extrême solitude de l’Océan Indien.

La porte photo du Cap est maintenant une opportunité bienvenue pour la flotte, explique Don McIntyre, fondateur et président de la GGR :

Nous avons décidé d’un point de dépôt de films au Cap pour suivre les traces de Bernard Moitessier à qui la GGR 2022 rend hommage. C’est l’occasion de partager avec le public le passage des marins au pot au noir, de l’équateur et leur entrée dans l’Atlantique Sud, mais plusieurs participants souhaitent un arrêt rapide au Cap avant de se diriger vers le sud.

Comme indiqué dans l’avis de course, les participants ne peuvent entrer dans le port, mais la digue extérieure offre un abri contre le “Cape Doctor”, ce vent sec de sud-est qui souffle à cette période de l’année. Il n’y a pas de bouée d’amarrage disponible, mais ils peuvent mouiller par 14 mètres de fond pour préparer leur sortie d’Afrique du Sud vers la longue étape solitaire dans l’océan Indien, jusqu’à la porte photo d’Hobart.

La plupart vérifieront l’état de leur coque et l’absence de berniques, et tous profiteront de la proximité des côtes et des humains pour obtenir le maximum d’informations autorisées sur la position de la flotte et la météo, après plusieurs semaines sans cartes weatherfax.  La plupart souhaitent partager un moment avec leur famille et leurs amis, que ce soit à distance, au mouillage, ou par Facetime.

Elliott Smith avait mouillé à Lanzarote, prenant le temps de parler à ses proches. D’autres prévoient de faire de même au Cap, si le temps le permet. Photo Nora Havel/GGR2022

L’heure des décisions pour la flotte GGR. 

Les leaders Simon Curwen (UK), et Tapio Lehtinen (FIN) se frayent un chemin au près par la route nord dans une mer formée comme partagé par Simon, tandis que Kirsten Neuschäfer (RSA), et Pat Lawless (IRL) ont choisi l’option sud sur une route plus longue mais plus rapide et plus confortable. Bonne pioche pour Kirsten, en deuxième position ce matin ! Damien Guillou (FRA) et Abhilash Tomy (IND) qui sont restés sur une route intermédiaire sont maintenant dans la bulle, mais devraient trouver de la pression venant du sud, où Michael Guggenberger (AUT) progresse en les rattrapant !

Ces choix sont rendus encore plus difficiles par le manque d’informations météo. Après avoir essayé pendant des semaines de trouver l’émetteur de Rio, sans succès, pour obtenir des cartes météo et négocier l’anticyclone de Sainte Hélène, la flotte fondait de grands espoirs sur Cape Town dont elle en a obtenu tout autant, à savoir zéro…

La deuxième moitié de la flotte navigue dans des conditions différentes. Ertan Beskardes (UK) et Jeremy Bagshaw (RSA) sortent lentement d’un marais barométrique qui a rendu leur progression lente et imprévisible ces derniers jours. Elliott Smith (USA), Ian Herbert-Jones (UK) et Arnaud Gaist (FRA) sont plus à l’ouest, mais plus rapides et sur une route directe vers Cape Town bien qu’ayant encore à subir un changement de vent du Nord au Sud prévu dans la semaine avec une mer confuse, à la merci d’une basse pression traversant d’Ouest en Est. Tous sont cependant heureux en mer, profitant des conditions, comme Ian l’a dit dans son tweet, et sans se soucier de la distance qui les sépare du leader.

Indicateurs GGR et chiffres magiques

Avant cette dernière ligne droite vers Cape Town, les marins ont navigué dans de superbes conditions dans l’hémisphère sud, qui ont apporté des performances inédites sur la GGR 2022.

Les adeptes de la GGR connaissent le chiffre magique de 550 milles pour Damien, soit  la distance qui le séparait de Simon Curwen au Cap Finisterre. C’est aussi la distance  séparant approximativement  les systèmes météo dans les mers du Sud, et un écart inférieur pourrait aider Damien à refaire son retard en restant dans le même système météo que le premier, actuellement 550 milles devant.

Kirsten Neuschäfer peut sourire, elle est de loin la plus rapide de la flotte, y compris sur cette dernière ligne droite vers chez elle, au Cap ! Photo Nora Havel/GGR2022

La distance sur 24 heures et le numéro 168

La distance sur 24 heures permet d’évaluer les vitesses moyennes sur une journée : 168 milles en 24 heures, c’est une moyenne de 7 nœuds, une excellente performance pour n’importe quel voilier de croisière de série, mais encore plus pour les voiliers GGR à longue quille, chargés de nourriture et d’eau!

Kirsten Neuschäfer est de loin la plus rapide de la flotte. Elle a le record des 24 heures à 183 nm le 26 octobre, soit une moyenne de 7,6 nœuds, et compte 14 des 20 meilleures journées à son actif, ne laissant que des miettes à Abhilash (177 nm) et Tapio (174 nm). Les autres navigateurs au dessus de 168 milles par jour sont Damien Guillou, Simon Curwen, Pat Lawless et Michael Guggenberger dont les images embarquées viennent d’être mises en ligne.

La distance sur 7 jours et le club des 1000 milles

La distance de 7 jours donne un meilleur aperçu des performances globales du bateau, sur une période plus longue, offrant des conditions météo, de mer, et des allures variées. La plupart des participants ont battu leur record personnel au cours des deux dernières semaines, le record de la flotte revenant à Abhilash Tomy le 28 octobre avec 1140 miles sur une semaine pour une moyenne de 6,8 nœuds !

Abhilash Tomy a été beaucoup plus rapide que cette photo ne le suggère, et un bon Président du club des 1000 milles ! Photo : Nora Havel/GGR2022

1000 milles par semaine, c’est un peu moins de 6 nœuds de moyenne et un bon moyen de calculer le temps à l’arrivée, les 20.000 milles DTF de Simon devenant 20 semaines !  Le club des 1000 milles a également accueilli Kirsten Neuschafer, Simon Curwen, Michael Guggenberger, Pat Lawless, Damien Guillou, Tapio Lehtinen et Elliott Smith. Jeremy Bagshaw et Ian Herbert Jones n’ont pas franchi le rubicon mais  frappent à la porte!

Des statistiques utiles, assurément, mais où les trouver ? 

Jonathan Endersby, passionné de GGR et se décrivant lui-même comme “un ingénieur produit, un fana de radio et un marin, qui développe des trucs chouettes et les met sur Internet“, a justement développé le très chouette site GGR Underground pour suivre la progression et les performances de la flotte GGR en fonction de la mise à jour du tracker.

Journal, records sur 7 jours, 24 heures et 4 heures… Les indicateurs de performance de la flotte GGR sont désormais à portée de clic grâce à Jonathan Endersby ! (ggr.underground.co.za)

Mon père était marin, et j’ai grandi sur des dériveurs en écoutant les récits de ses aventures dans des contrées lointaines. J’ai lu “La longue route” de Moitessier juste après l’école, et deux transatlantiques sur le Pelagic Australis de Skip Novak m’ont convaincu que j’étais plus heureux en mer. J’ai rencontré Jeremy Bagshaw par l’intermédiaire d’un bon ami et je me suis retrouvé amarré à quelques bateaux de lui pendant qu’il se préparait pour la GGR. Mon obsession pour la course est une combinaison de mes deux passions, les logiciels et la voile. Les longues courses, en particulier, peuvent bénéficier d’un éclairage plus nuancé. Par exemple, mettre en évidence qu’il n’y a toujours qu’une différence de 5 % dans la distance totale entre Simon et Arnaud peut vraiment mettre les choses en perspective lorsque vous naviguez autour du monde.

Jonathan Endersby

Jonathan vit à Cape Town où il va rencontrer Don et accueillir les navigateurs à la porte photo. Un autre outil formidable pour suivre la course, mais plus très “underground” maintenant!

Les retour des berniques !

Ces vitesses moyennes élevées contrastent singulièrement avec le désastre qui menace certains participants : les redoutables pousses-pieds ou anatifes, bref, les berniques…

Ils ont d’abord été signalés par Jeremy Bagshaw (RSA) et Damien Guillou (FRA) après leur traversée de l’archipel des îles du Cap-Vert, puis par Tapio Lehtinen (FIN) hanté par son souvenir de 2018, qui a surmonté sa peur des requins et est passé à l’eau pour nettoyer sa coque, en enlevant une soixantaine.

Décision difficile pour Guy, victime d’une invasion de berniques, en route vers le Brésil pour un nettoyage complet de la coque de Sagarmatha. Photo Nora Havel/GGR2022

Guy Waites (UK), l’un des marins les mieux préparés, n’a pas pu les enlever en mer avec un grattoir et a annoncé au PC course qu’il se détournait vers l’Amérique Latine pour nettoyer sa coque. Ce fut un choc pour les skippers, et un rappel à l’ordre pour tous.

Depuis, Pat Lawless (IRL) et Ertan Beskardes (UK) en ont découvert, et tous plongent à la première occasion pour nettoyer leur coque avant d’atteindre les eaux plus froides du Sud.

Pour Don McIntyre, fondateur et président de la course, “La GGR est d’abord une affaire de planification, de préparation et d’exécution. Les anatifes, qui étaient déjà un problème en 2018, en sont une partie intégrale. Le vainqueur de 2018, Jean-Luc VDH, n’a pas eu de problème de berniques, pourquoi ? Sa préparation était exemplaire avec une approche sérieuse de l’anti-fouling à tous les égards : trois couches de matrice dure + 2 couches d’érodable pour l’Atlantique où l’activité des berniques est élevée. Enfin, une bâche de protection autour de la coque avant le départ pour le protéger de la lumière du soleil et des sédiments. Il a compris l’enjeu et cela s’est vu.” 

On notera qu’aucun des participants n’a suivi exactement son procédé éprouvé, évitant plutôt de répéter l’erreur de Tapio Lethinen, ce qui s’avère aujourd’hui insuffisant pour la flotte, avec un lourd tribut à payer pour certains.

Un autre facteur est l’interdiction des substances toxiques dans les antifoulings et les normes plus élevées en matière de protection de l’environnement , ce qui les rend moins efficaces qu’en 1968, et qu’il y a quatre ans. La hausse des températures de l’eau dans l’Atlantique et l’augmentation de l’activité des bernacles ajoutent à ce défi. La gestion des berniques est certainement un élément critique pour la GGR.

Jeremy Bagshaw a de nombreux amis qui l’attendent à la porte du Cap, mais il essaiera aussi de se débarrasser des visiteurs indésirables sur la coque d’Olleanna. Photo Nora Havel/GGR2022

Qui sera le premier au Cap et quand?

Il a été difficile pour les leaders de placer l’anticyclone sans carte météo, ce qui témoigne de leur sens marin. Jusqu’à présent, la plupart a évité d’y être piégé, avec Simon et Tapio au nord, tirant des bords au près dans des vents soutenus de sud-est.

D’autres le contournent par le sud, à l’instar de Pat et Kirsten. Une option audacieuse sans informations météo, qui ajoute de nombreux milles à la route sans garantie que le vent tiendra, que l’anticyclone se déplacera vers le nord et qu’il y aura un moyen de traverser vers la côte sud-africaine.

Kirsten Neuschäfer nous a montré à maintes reprises qu’elle n’a pas peur des options osées et qu’elle préfère innover plutôt que de suivre le paquet. Ça a été payant et lui a parfois coûté cher, mais cette fois-ci, il semble qu’elle fasse le hold-up dans l’Atlantique Sud!

Alors que Pat Lawless a choisi une route intermédiaire trop proche du centre de l’anticyclone, Kirsten a poussé jusqu’à deux degrés plus au sud pour être dans des vents soutenus.  La Sud-Africaine affiche encore les meilleures moyennes quotidiennes de la flotte depuis plusieurs jours, passant de la 5ème place la semaine dernière à la seconde place aujourd’hui. Arrivant au Cap par le sud, elle pourrait encore, dans des conditions de vents portant, gagner de précieux milles sur Simon au près, à l’approche du Cap.

Peut-elle être la première à la maison ? Au PC de la GGR, on y croit ! ETA pour Simon Curwen au dimanche midi ???

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