- Michael Guggenberger a franchi la ligne d’arrivée en troisième position avec un temps provisoire de 249 jours, 17 heures, 42 minutes et 24 secondes. Il est le dernier marin classé de la GGR sur 16 participants.
- La préparation de Nuri Sardines a été irréprochable, aucune avarie ou réparation majeure en 30 000 milles.
- Capt. Gugg rejoint Norbert Sedlacek aux Sables d’Olonne au panthéon des navigateurs en solitaire autrichien autour du monde !
Michael Guggenberger (AUT) a commencé la course avec quelques entraves, comparé aux autres marins de la GGR. Tout d’abord, il vient d’une Autriche enclavée, loin de l’océan, quand la plupart des autres participants ont grandi au bord de la mer. Ensuite, il a commencé à naviguer il y a seulement 12 ans, alors que la plupart des concurrents de la GGR ont commencé à naviguer dès leur plus jeune âge sur des dériveurs, puis sur des quillards, certains ayant accumulé beaucoup de milles en cours de route.
Il a cependant compensé sa relative inexpérience par une passion et un dévouement hors du commun, qui lui ont permis de se présenter sur la ligne de départ et de terminer sa course en 249 jours. Il a été accueilli aux Sables d’Olonne par Kirsten Neuschäfer (ZAF), Abhilash Tomy (IND), Simon Curwen (GBR) et Ertan Beskardes (GBR) ainsi que par des centaines de passionnés sur le chenal et la scène.
Nuri Sardines, la campagne artisanale de l’indestructible Biscay
Ayant prévu à l’origine de participer à la GGR 2018 sur un Endurance 35, il a ensuite changé de monture et acheté un Biscay 36 gréé en ketch à Antoine Cousot (FRA), qu’il a ensuite reconstruit et préparé avec son Team Manager Stefan Weigel (GER), transformant le gracieux croiseur en un coffre-fort flottant, capable de faire face aux pires conditions.
Le tour du monde de Nuri sans problème majeur est dû à la préparation structurée de Michael et à notre concept qui lui a permis de faire face à tous les problèmes possibles. Lorsqu’il a demandé un refit électrique, nous avons décidé qu’il était plus logique de lui apprendre à faire, plutôt que de faire à sa place. Ca s’est avéré judicieux, notamment en raison des restrictions imposées par le Covid, presque jusqu’à Gijon, en Espagne, pour la préparation finale du bateau.
Stefan Weigel, Team Manager et préparateur de Nuri Sardines.
Nuri Sardines, une fabrique artisanale de sardines basée à Matosinhos, au Portugal, a apprécié l’aspect artisanal de la course et de la préparation de Michael, et s’est joint à sa campagne au bon moment, lui apportant un soutien bienvenu pour franchir la ligne de départ dans de bonnes conditions. Michael a peut-être manqué d’eau dans le Pacifique, se demandant s’il pourrait terminer son tour du monde sans s’arrêter pour refaire les pleins, mais il n’a jamais manqué de sardines !
Tout le monde à Nuri a suivi Michael de près au cours des huit derniers mois. Nous sommes impressionnés par son exploit et incroyablement fiers de lui. Le simple fait de le voir prendre le départ au sein de ce groupe de marins très expérimentés en septembre dernier a été un grand moment. Le fait qu’il ait pu terminer parmi les trois seuls des seize partants est presque incroyable. Nous sommes vraiment honorés d’avoir pu faire partie de son parcours.
Jakob Glatz, Glatz&Co / Nuri Sardines
L’objectif de Michael a été atteint 250 fois, soit le nombre de jours en mer autour du monde sans casse ni réparation majeure. Cela témoigne à la fois du travail préparatoire effectué sur Nuri Sardines, mais aussi de la façon relativement conservative de naviguer de son skipper. L’aventurier autrichien a fait bon usage du gréement ketch pour avoir toujours la bonne combinaison de voiles pour les conditions météorologiques rencontrées. Il s’est montré plus rapide dès l’Atlantique sud, améliorant considérablement ses moyennes journalières en naviguant plus rapidement avec moins de surface de voile, sans pousser indûment le bateau.
Thérapie de la piste de danse
Les marins avaient chacun leur propre façon de gérer l’isolement et le manque d’exercice à bord sur ce tour du monde, certains lisaient des livres, d’autres jouaient ou allaient nager. Michael dansait chaque fois qu’il le pouvait, sortant la boule à facettes et passant ses morceaux préférés sur cassette, ce qui constitue probablement la plus grande (sinon la seule) collection de musique électro et techno industrielle jamais enregistrée sur cassettes audio!
Michael a également géré la solitude durant la longue traversée du Pacifique et les 100 degrés de latitude dans l’Atlantique, du Cap Horn aux Sables d’Olonne, grâce aux contacts réguliers sur la radio HF avec les autres marins qui l’entouraient, créant par ailleurs des amitiés durables avec Kirsten Neuschäfer, Abhilash Tomy et Jeremy Bagshaw.
La GGR a été un voyage incroyable, j’avais déjà changé lors de la longue préparation précédant le départ, et je me suis transformé de bien plus de façons que je ne l’avais imaginé au cours de ces 249 jours en mer.
Michael Gugg, Skipper, Nuri Sardines
Troisième place d’un podium inédit dans une course océanique
En défiant les pronostics et en survivant à cette course d’usure où le taux d’attrition est le plus élevé au monde, Michael s’est hissé à la troisième et dernière place du classement général. Il réalise ainsi un podium jamais vu dans une course océanique, et encore moins dans une course autour du monde en solitaire et sans escale. L’Inde et l’Autriche ne sont peut-être pas encore très connues dans le monde de la voile, mais ces skippers se sont révélés être de véritables ambassadeurs de ce sport. L’Afrique du Sud est une nation de voile reconnue, mais elle n’avait jamais encore jamais atteint le stade de la victoire dans une course autour du monde.
Bien que nous ayons à nouveau enregistré un taux d’attrition élevé, l’arrivée s’est avérée passionnante. Nous avons la première femme à gagner une course autour du monde en solitaire, un concurrent qui revient après avoir failli perdre la vie il y a quatre ans, et un marin d’un pays enclavé qui a commencé à naviguer il y a douze ans. Tout cela pour un podium inédit composé de l’Afrique du Sud, de l’Inde et de l’Autriche.
Don McIntyre, fondateur et président de GGR
Toujours en mer…
Avec Michael Guggenberger à terre, il y a toujours un marin en mer: Jeremy Bagshaw (ZAF) à environ 1300 milles des Sables d’Olonne. Le deuxième Sud-Africain de la course a perdu du terrain lorsqu’il a été assailli de berniques dans l’Atlantique Sud et avait décidé de nettoyer manuellement sa coque au mouillage, sans assistance, en Afrique du Sud. Hélas, les redoutables mollusques sont revenus en force dans l’Océan Indien, il a été obligé de gruter Olleanna, et de provisionner en eau à Hobart, passant ainsi en classe Chichester.
Guy Waites (GBR) qui s’est arrêté au Cap pour gruter Sagarmatha, puis une seconde fois à Hobart pour se procurer un nouveau radeau de survie, ayant perdu le sien dans un fort coup de vent, vient d’entrer dans l’hémisphère Nord. N’étant plus en course dans la GGR, il a courageusement décidé de poursuivre son tour du monde en solitaire et se dirige vers les Sables d’Olonne, où il est attendu début Juin. Il a envoyé un message via son téléphone satellite pour féliciter Michael pour son arrivée comme il l’avait fait pour Kirsten, Abhilash et Simon.
Bienvenue dans l’hémisphère nord, 36 jours du cap Horn à l’équateur, bientôt aux Sables d’Olonne. Mes félicitations à Michael
Guy Waites, Sagarmatha