- Kirsten Neuschafer (ZAF) et Abhilash Tomy (IND) se disputent la tête du classement en quittant les mers du Sud.
- Simon Curwen (GBR) sur Howdens et Michael Guggenberger (AUT) sur Nuri sont les plus récents Cape Horners en solitaire autour du monde!
- Jeremy Bagshaw, à 1200 milles du Cap Horn, est frigorifié et rapide, mais où sont les coups de vent?
- Trop de vent, pas de vent et des problèmes d’hygiène, Ian Herbert Jones, en queue de flotte, aura besoin de son humour britannique!
En août 2015, Michael Guggenberger (AUT) lu un magazine annonçant l’édition du 50e anniversaire de la Sunday Times Golden Globe Race de 1968 qui partirait des Sables d’Olonne trois ans plus tard! Il a envoyé immédiatement son inscription et sa vie a commencé à changer. Il a acheté un bateau, vendu sa maison et s’est concentré sur le défi à relever. Plus tard, son rêve fit face à la difficile réalité et tout s’écroula. Malgré le manque de temps et d’argent, il continua à aller de l’avant. Huit ans plus tard, après des semaines de tempêtes et une détermination sans faille, le Capitaine Gugg a finalement passé le Cap Horn en solitaire le 26 février à 0228 TU en dégustant des sardines Nuri, 175 jours et 21000 miles après son départ des Sables d’Olonne. Son Biscay 36 Nuri est en grande forme, il est soulagé, ému voire un peu triste d’entrer dans le dernier quart de son aventure. Écoutez sa vacation satellite GGR ici. Il lui reste 7000 milles et neuf semaines à parcourir jusqu’à l’arrivée, il est actuellement en troisième position.
Simon Curwen (GBR), à bord de Clara/Howdens, l’autre Biscay 36, rêvait de faire le tour du monde en solitaire. Le navigateur britannique a mené la GGR pendant 150 jours grâce à son expérience et son bateau magnifiquement préparé, mais des avaries causées par un coup de vent à 1000 milles du Horn ont nécessité un arrêt pour réparations et un passage en Classe Chichester. De retour en mer, il est toujours en mode course, même s’il ne figure plus au classement. Le plaisir sur l’eau et le défi sont les même et il fait route vers Les Sables, toujours aussi compétitif et passionné. Il a passé le Cap Horn au crépuscule par temps maniable, suffisamment proche pour une photo et une discussion par VHF avec Jose Luarte, le gardien du phare qui vit sur l’île avec sa famille.
Si l’arrivée au Cap Horn n’a pas été de tout repos, les deux Biscay 36 ont connu la frustrations en poursuivant leur route vers les îles Malouines avec des vents insaisissables, instables tant en force qu’en direction, alternant le néant de la pétole avec de violents fronts et dépressions. Les deux skippers ont peu dormi! Clara creuse l’écart avec Nuri et apprécie de naviguer au contact. Son premier appel de sécurité après le Cap Horn partiellement en Français est disponible ici.
Les deux Cape Horniers nouvellement couronnés ont reçu des messages de félicitations de Sir Robin Knox Johnston, vainqueur de la première GGR en 1968 et Président de l’Association Internationale des Cape Horniers. Pendant ce temps, à 1000 miles à leur Nord, Kirsten Neuschäfer (ZAF) et Abhilash Tomy (IND) se disputent âprement la tête du classement. Tous deux ont officiellement quitté les 40èmes rugissants et entrent dans les latitudes du Cheval, profitant de conditions plus chaudes et de vents plus légers après des mois de froid et d’humidité. Il n’y a pas de sac de couchage sec dans le Sud!
Hors du Sud mais pas hors des problèmes !
La navigation n’a pas été facile pour eux. Au début de la semaine, Kirsten avait une avance de 400 miles sur Abhilash, mais elle a subi un front de nord avec des vents de 35 nœuds et des rafales de 50 nœuds, l’obligeant à se mettre à la cape (plutôt que de perdre du terrain en fuite vers le sud) pour la première fois depuis le début de la course, alors qu’elle pensait que le pire était derrière elle ! Abhilash 400 milles à son Sud et 500 à son Ouest, a eu un temps plus clément, gardant des vents portants plus longtemps et réduisant encore l’écart. Il a toujours des problèmes électriques, comme il l’a dit lors de sa vacation, mais a récupéré 30 litres d’eau de pluie depuis le Horn qui lui changent la vie!
Kirsten a été coincée dans un vaste marais barométrique ces derniers jours. Aujourd’hui, il n’y a pas de leader certain. Abhilash est à 600 miles à l’est de l’Uruguay et Kirsten à 1200 miles à l’est mais ils sont sur la même latitude!! Bayanat est en principe plus rapide dans les vents légers. Avec le changement de vent, la compression de la flotte et les différents positionnements sur le terrain de jeu Atlantique, il y aura encore beaucoup d’options – bien que lentes – avec lesquelles les deux marins pourront jouer. Il fait peut-être plus chaud, mais la semaine prochaine ne seront pas non plus des vacances ! La course est désormais ouverte, et pour Kirsten, le défi est bien réel! Pour Abhilash, lourdement blessé lors de la GGR 2018, le podium est très attrayant, peu importe ce qu’il a vécu auparavant !
Aventures pacifiques dans l’arrière flotte
Ian Herbert-Jones (GBR), le dernier marin de la GGR contraint à naviguer au Nord de la zone d’exclusion, est connu pour son sens de l’humour et sa franchise face à la perspective d’un passage tardif au Cap Horn. Il aura bien besoin de ces deux qualités cette semaine, avec la météo qui joue contre lui. Cela fait des semaines qu’il a soit du vent qui rallonge sa route, soit des calmes plats qui le font dériver dans la mauvaise direction ! Résultat, il lui reste encore 200 milles jusqu’à la fin de la zone d’exclusion.
Il est maintenant le marin de GGR le plus proche du Point Nemo, le point le plus isolé sur terre, plus proche de l’ISS que la côte inhospitalière la plus proche. Jeremy et lui ont tous deux reçu une alerte du MRCC Chili les informant de chutes de débris spatiaux sur une période de six jours! Pour couronner le tout, son séjour prolongé dans le froid et dans des conditions hostiles a fait des ravages. Non seulement il se rationne en eau après que ses réservoirs aient été contaminés, mais il doit maintenant faire face à divers problèmes de peau et de pourriture dus à l’humidité, comme il l’a expliqué dans sa dernière vacation. Avec 2100 miles jusqu’au Cap Horn et 1200 autres jusqu’à une météo plus clémente, son sens de l’humour est son meilleur atout!
Pendant ce temps, Jeremy Bagshaw (ZAF) sur Oleanna profite de la vie, maintenant libéré de la zone d’exclusion et dans les cinquantièmes hurlants en direction du Cap Horn, à 1200 milles. Il dit porter six couches de vêtements sur le torse et cinq couches sous la taille avec encore 5 degrés de latitude à descendre vers le sud, ça caille! Il continue à profiter des conditions météo typiques du Sud, avec des vents puissants et une mer de cinq mètres, mais il a manqué les plus grosses tempêtes. Les prévisions pour les cinq prochains jours semblent raisonnables, il a affiché d’excellentes vitesses dans toutes les conditions, des pointes à 8 nœuds et une VMC de 4,5 nœuds vers le Cap. Mais il n’est pas impossible qu’il ne croise un gros coup de vent!