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Jour 185 : Une navigatrice solitaire en tête de la Golden Globe avec un routage météo vieux de 200 ans ! Gros coups de vent à venir !

  • Kirsten Neuschäfer (ZAF), en tête de la GGR et en position dominante pour la journée internationale des droits de la femme, alors qu’elle atteint en premier les alizés du sud-est !
  • Abhilash Tomy (IND) sur BAYANAT, confronté à de nombreuses avaries, dont une casse de bastaque et la déchirure de sa grand-voile.
  • Michael Guggenberger (AUT) et Simon Curwen (GBR), enfin sortis des mers du Sud, rattrapent les leaders.
  • Jeremy Bagshaw (ZAF) à 700 milles du Cap Horn, subit le premier de deux coups de vents violents des prochaines 48 heures, rafales à 60 nds et mer de 9 mètres.

Tous les voiliers de course du monde utilisent des programmes de routage informatisés pour optimiser leur route en fonction de données météo reçues par satellite. C’est devenu la norme. Ces deux outils sont interdits dans la Golden Globe Race, mais en première position, la Sud-Africaine Kirsten Neuschäfer, a trouvé la solution pour son retour vers les Sables d’Olonne.

Elle a consulté “Ocean Passages of the World”, un grimoire en papier qui contient des cartes de routage vieilles de 200 ans, des données historiques sur la météo et des suggestions d’itinéraires pour les premiers Clipper. Elle a suivi ces conseils et en tire aujourd’hui des dividendes considérables en naviguant sous les latitudes complexes des Chevaux. Avec sa route à l’Est, elle se trouve maintenant dans une position dominante au vent, alors qu’elle atteint la zone des alizés du sud-est avant le reste de la flotte.

700 milles à son Ouest, Abhilash Tomy (IND), deuxième à 350 milles, est maintenant coincé au près, tribord amure dans des vents de nord. Avec la côte du Brésil à 400 milles devant lui, il devra bientôt penser à virer. Kirsten, à 1000 milles au large de la côte, bénéficie de vents d’Est par le travers et pourrait tirer un long bord tribord de 1500 milles à travers les alizés, jusqu’à la pointe nord du Brésil avec un avantage possible de 3 à 400 milles supplémentaires sur Abhilash. Avec son avance actuelle de 350 milles, ça serait un avantage décisif pour l’entrée dans le Pot au Noir et le passage de l’équateur. Mais elle en aura besoin !

Le Rustler 36 Bayanat est plus léger et plus rapide au près que le Cape George 36 Minnehaha, et la remontée de l’Atlantique Nord est un redoutable louvoyage face au vent. Kirsten est à 4600 milles de l’arrivée, et est le premier marin de la GGR à franchir son propre sillage, quatre mois après. Tout va bien à bord, elle travaille dur pour avancer et doit se construire une solide avance à la sortie du pot au noir pour avoir une chance de remporter cette course autour du monde en solitaire.

Je n’ai pas eu beaucoup d’informations météo ces derniers temps. J’en ai eu une relayée par Peter par Puffin il y a deux jours, mais je n’en ai pas eu depuis. J’ai pris du sud-est hier qui semble tenir. J’espère que cela me donnera un coup de pouce après de nombreuses journées sans vent. Je ne sais pas à quel point je suis en retard maintenant, mais j’espère que ça va tenir !

Kirsten Neuschäfer, ‘Minnehaha’

Nombreux sont ceux qui sont impressionnés par la navigatrice et ont rejoint le nombre grandissant de ses fans sur les réseaux sociaux depuis des mois. Lennie Gallant, auteur-compositeur-interprète canadien bien connu originaire de Prince Edward Island, a composé une chanson en forme d’hommage “On the Minnehaha“. L’île canadienne a accueilli Kirsten et Minnehaha une année et nombreux sont les habitants qui ont mis la main à la pâte d’une manière ou d’une autre, à la manière du village breton de Lesconil sur le Superbigou de Bernard Stamm.

Abhilash Tomy (IND) a repris sa route vers le nord après de nouvelles réparations à bord de Bayanat, détaillées par le menu dans sa vacation, y compris la montée dans le mât pour remplacer une bastaque cassée avec sa ligne de vie, se blessant dans l’opération. Sa grand-voile s’est complètement déchirée en deux du guindant à la chute, sous le premier ris, et a demandé un effort considérable pour la recoudre à la main. Plus important, il a récupéré 30 litres d’eau de pluie supplémentaires, ce qui est toujours bienvenu sur Bayanat !

J’ai beaucoup travaillé, non-stop pendant 24 heures environ. J’ai remplacé la bastaque cassée par une ligne de vie et ai remplacé la ligne de vie par mon antenne HF de secours! J’ai passé 3 à 4 heures en haut du mât avant de travailler sur la grand-voile. C’était long et fastidieux, mais la voile est de nouveau en place et elle a fière allure, mieux que le bateau qui est complètement en désordre.

Abhilash Tomy, ‘Bayanat’
Abhilash a dû faire face à de constantes réparations à bord de Bayanat, notamment la réparation d’une déchirure de quatre mètres dans sa grand-voile. Photo : Abhilash Tomy / GGR

Le peloton en milieu de flotte fait le spectacle!

Pendant ce temps, Simon Curwen (GBR) sur le Biscay 36 Howdens en Classe Chichester, se rapproche inlassablement des deux premiers. Ce qu’il fait de mieux? Naviguer sur la route la plus courte le plus rapidement possible! Depuis le Cap Horn, Clara/Howdens a réduit l’écart de 800 à 550 milles sur le Bayanat d’Abhilash. Simon a régné sans partage sur la tête de course durant 150 jours avant de se dérouter de 1000 milles pour répararer. Il est sur le chemin du retour pour terminer son tour du monde avec une seule étape, mais il admet volontiers qu’il ne sait pas comment aller lentement!

Clara, sponsorisé par Howdens, a été impressionnant de stratégie avec des informations limitées et sa vitesse pure, se défaisant de Nuri en rattrapant les premiers! Photo : Josh Marr

Évidemment, je ne suis pas en course, mais je ne navigue pas plus lentement que le bateau ne le peut, même quand je suis en classe croisière ! Je continue à faire beaucoup de changements de voile pour m’adapter à la vitesse et à la direction du vent, je viens juste d’affaler le génois. Maintenant, je veux retourner aux Sables et en finir!

Simon Curwen, Clara/Howdens lors de sa vacation (Français @07:00 minutes)

Pendant ce temps, Michael Guggenberger (AUT) a eu du mal à trouver le bon rythme dans les conditions changeantes après le Cap Horn, comme il l’a expliqué lors de sa vacation hebdomadaire. Passant d’un vent nul à un trop fort et à de nombreux changements de voiles avec une succession de fronts froids et de calmes, il s’est décidé pour une solution intermédiaire dans le réglage et la combinaison de voiles de son Nuri à gréement ketch afin de limiter les changements. Il a perdu 300 milles sur Simon depuis le Cap Horn mais a réussi à gagner environ 100 milles sur Abhilash et 200 sur Kirsten. Avec l’arrivée du Pot au Noir, les Biscay pourraient encore réduire l’écart !

Le Cap Horn a été le point culminant de son voyage, mais Michael doit maintenant faire face à des conditions météo changeantes et revenir dans un océan connu pour la première fois depuis des mois. Photo : Michael Guggenberger / GGR

Avec les changements incessants du vent en force et en direction, je suis constamment en train de changer de voile et je dors très peu, ça commence à être tangent. J’ai décidé de trouver un réglage de voile tolérant entre la performance et la croisière et de limiter les manœuvres parce que ça devient trop dur. Je suis très fatigué physiquement et émotionnellement Jusqu’au Horn, la nouveauté me portait mais je connais bien l’Atlantique et je dois vivre avec.

Michael ‘Gugg’ Guggenberger, ‘Nuri’

Deux coups de vent pour Jeremy !

Le 7 mars, la GGR a mis Jeremy en alerte météo et lui a conseillé de se diriger vers le nord pour éviter le deuxième des deux fronts violents qui s’approchent rapidement de sa position, à 700 milles au nord-ouest du Cap Horn. Le premier front qui traversera le 8 mars est impossible à éviter et apportera 50 nds de NW et des creux de 7 mètres. La seconde tempête qui doit arriver le 9 en fin de journée est beaucoup plus forte et durera plus de 24 heures avec des rafales de plus de 60 nds et des creux de 9 mètres. Jeremy essaie de passer au-dessus de 51° S pour laisser passer le pire du temps sous sa position, mais il est clair qu’il va subir du très gros temps, même à cette latitude. Il a tout préparé à bord pour ces deux jours de mauvais temps.

Jeremy a le record de la flotte du nombre de coups de vent traversés, mais ces deux derniers n’ont rien à voir avec ceux qu’il a rencontrés auparavant. Une fois ceux-ci passés, il pourrait avoir une belle fenêtre de temps maniable pour passer le Horn !

Jeremy Bagshaw et le PC Course vont avoir de grosses journées et de courtes nuits jusqu’à la fin de la semaine. Photo : Nora Havel

Liberté pour Ian!

En queue de flotte, Ian Herbert Jones (GBR) a trouvé un nouveau souffle en sortant ENFIN de la limite nord de la redoutable zone d’exclusion. Puffin a célébré sa liberté retrouvée en affichant la meilleure vitesse de la flotte sur 24 heures avec 155 milles le jour de sa sortie, une distance que le Tradewind 35 n’a pas parcourue quotidiennement depuis des semaines!

Ian aura des vents maniables au portant cette semaine, et pourrait même battre son record personnel sur 7 jours de 1022 milles, mais sous les 50°S, les vents seront violents avec les trains de dépressions qui balayent la zone l’une après l’autre jusqu’au Cap Horn à 1500 milles de là. Ian est de bonne humeur, comme il l’a dit lors de sa vacation. Avec une VMG à plus de 4,5 nœuds, Puffin pourrait passer le Horn dans 14 jours, juste à temps pour le printemps de l’hémisphère nord.

En passant le point 47°S et 115°W (la fin de la zone d’exclusion Pacifique), j’ai eu l’impression de passer un Cap ! Depuis, j’ai des vents de sud-ouest réguliers, ce qui est génial, et je reçois pleins de bulletins météo de Nouvelle-Zélande, de Passage Guardian et maintenant du Chili ! Tout va bien à bord, je n’ai plus de coulisseaux de grand-voile de rechange neuf mais j’ai appris à remettre en état ceux qui sont cassés c’est comme des Lego. Je m’offre trois repas chauds par jour, je dors dans une couchette sèche, ce qui est génial, par contre, toutes mes chaussettes sont trempées!

Ian Herbert-Jones, ‘Puffin’

Ian navigue de manière conservatrice, la plupart du temps sous toilé pour éviter d’être surpris par la météo. Il vit désormais à plein temps dans sa combinaison étanche et a hâte de quitter le sud de l’océan Pacifique pour retrouver des températures plus clémentes. Il a encore un peu de temps!

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