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Jour 207 : Golden Globe Race, l’énigme du pot au noir

Skipper Abhilash Tomy's test Sail during Race Village times in LSO after the repairs on his nose after the crash during the SITraN challenge.
  • Kirsten est la première des trois marins dans l’hémisphère Nord, mais qui sortira le premier du pot au noir?
  • Le Capitaine Gugg s’envole dans les alizés, en rattrapant les leaders. Mais cela suffira-t-il?
  • Jeremy sort enfin des quarantièmes rugissants pour affronter une nouvelle tempête le 1er d’avril
  • Ian Herbert-Jones de retour en lice en classe Chichester après réparations sur Puffin

La semaine a été mouvementée. Ian Herbert Jones, est reparti hier du Chili après avoir réparé le régulateur d’allure de Puffin pour rejoindre la flotte en classe Chichester. Dans l’hémisphère Nord, à l’autre bout de la flotte qui s’étend sur 4000 milles, la bataille pour être le premier à arriver aux Sables d’Olonne fait rage entre Kirsten Neuschäfer (ZAF) et Abhilash Tomy (IND). Minnehaha maintient son avance de 250 milles depuis quelques jours, le résultat d’un dur labeur dans les vents légers et insaisissables de la ZCIT, (le nom savant du Pot au Noir) mais il semble que Bayanat ait maintenant l’avantage.

Kirsten a passé plus de journées dans le petit temps que n’importe quel autre marin de la flotte GGR depuis son entrée dans l’Atlantique. Une situation qui pèse sur la navigatrice sud-africaine qui ne sait pas qu’elle est en tête de course.  Elle navigue en poursuivant Abhilash sur Bayanat, qui est en fait derrière elle depuis le milieu de l’Océan Pacifique par 130° Ouest. Plus que les berniques ou les problèmes de bout-dehors, c’est le moral et le mental qui sont en train de devenir le problème majeur sur Minnehaha, comme le suggère le dernier appel de Kirsten.

Abhilash a fait toutes ses réparations, a le plein d’eau, un temps chaud et un peu de vent. Que demander de plus ? Photo: GGR / Nora Havel

Abhilash Tomy (IND) ignore également où se trouvent exactement ses concurrents, mais il sait qu’il a perdu du terrain sur Kirsten début février après une forte tempête, lorsqu’il a attendu plusieurs jours une fenêtre météo, à la cape à 700 milles de la côte chilienne pour monter dans le mât et réparer son gréement endommagé. Les réparations enfin terminées et les réservoirs d’eau pleins, il est ravi après des mois de rationnement à 1 litre par jour et profite de chaque instant sur la route du retour comme il le partage dans sa vacation.

J’ai des vents légers. Après Fernando de Noronha, j’ai traversé l’ICTZ et le vent a tourné d’est en ouest. Je l’ai traversée à nouveau avec une autre rotation du vent et maintenant pour la troisième fois, donc la zone se déplace clairement. Je vois un navire tous les jours, ils me donnent ma position, j’ai donc arrêté de faire de faire mes points astro. Ils me donnent également des informations météorologiques, mais elles sont presque toujours erronées. Les prévisions de météo aux Sables d’Olonne de Lutz sont les meilleures que j’ai eues jusqu’à présent !

Abhilash Tomy, Bayanat

Bayanat se trouve à 450 milles au nord-est de Fortaleza et vient de franchir l’équateur le 30 mars, portant à trois le nombre de marins dans l’hémisphère nord.  La position de Bayanat semble être favorable avec un Pot au Noir plus étroit à traverser et des vents précoces à des latitudes plus basses que celles de Minnehaha. Le leadership de Kirsten devient encore plus incertain : le Rustler est un bateau au VMG plus rapide au près, pointant plus haut et poussant moins d’eau.

Le choix du bateau est important pour la GGR, mais pas autant que la préparation et l’expérience du marin. Photo: GGR

Pendant ce temps, la “Classe Croisière” se mêle allègrement aux leaders, Simon Curwen (GBR), HOWDENS en Chichester a trouvé un trou de souris parfait entre les leaders en gardant plus de vent plus longtemps. Cela lui a permis non seulement de se rapprocher de Kirsten à 60 milles mais aussi de creuser un écart à 250 milles sur le Rustler d’Abhilash. Ne laissez pas les déclarations de Simon en croisière lors de sa vacation vous induire en erreur! Il change de voile plus que quiconque dans la flotte, alternant spi, génois léger et medium plusieurs fois par jour.

Le Rustler étant favorisé dans les derniers 10% du parcours, les honneurs de la ligne pour Kirsten sont clairement compromis, et c’est Simon qui pourrait bien être le premier de la flotte aux Sables. Pour 2026, les participants se précipitent pour mettre la main sur un Rustler 36, mais j’ai toujours dit que la victoire est une combinaison entre le choix de bateau, une préparation sans faille, et l’expertise du marin en navigation. L’incroyable retour de Simon sur un Biscay 36 en est la preuve.

Don McIntyre, GGR Founder and Chairman

Les hauts et les bas de l’Atlantique Sud

Michael Guggenberger (AUT) qui a lui aussi eu sa part de vents légers, a finalement atteint les alizés. Après des semaines de calme, il parcourt maintenant 140 milles par jour avec moins de 500 milles jusqu’au Pot-au-Noir. Il gagne 50 à 100 milles par jour sur les leaders avec un écart de moins de 1000 milles à combler, mais il devra lui aussi traverser le Pot au Noir pour s’échapper vers le Nord.

Le jeu de l’élastique est lancé pour Cpt. Gugg, mais il a un plan. Il s’en tiendra à 30°W jusqu’à 5° Sud et pourrait dévier sa route vers la côte brésilienne pour attraper certains courants océaniques si le pot au noir était trop large, comme il l’a indiqué dans son appel hebdomadaire.

Tout va bien sur Nuri, j’ai beaucoup d’eau, je reçois toujours les informations météorologiques de Peter Mott, les vents sont réguliers depuis 48 heures et Nuri est en pleine forme. On voit qu’il a parcouru 25 000 milles, mais il n’y a aucun problème sérieux avec le bateau. La seule chose que je me demande constamment, c’est si je peux, ou si le bateau peut tenir le rythme imposé à l’instant T pendant 245 jours. Si la réponse est non, je ne le fais pas et c’est ce qui m’a conduit ici.

Michael ‘Captain Gugg’ Guggenberger, Nuri Sardines
Le record de jours de gros temps de Jeremy tiendra jusqu’à la fin de la course, c’est pourquoi il apprécie la navigation “normale” ! Crédit GGR2022

Par 35°Sud et à la latitude du Brésil, Jeremy Bagshaw (ZAF) en classe Chichester voit enfin les conditions de navigation s’améliorer. Hier, il a navigué grand-voile haute et sous code zéro dans un vent de moins de 10 nœuds. Une mer plate et bleue et des capot ouverts pour enfin assécher Olleanna ont été un vrai soulagement! Il a cependant connu des adieux difficiles avec les quarantièmes avec deux coups de vent consécutifs, subissant dans l’Atlantique les pires conditions météorologiques qu’il ait connues au cours de son aventure autour du monde, y compris un bateau au tapis et une pale de régulateur en contreplaqué brisée, comme il l’a expliqué lors de son appel hebdomadaire.

J’ai eu une semaine chargée, beaucoup plus intense, plus que n’importe où, ou au Cap Horn, c’est certain. C’est certainement la pire météo que j’ai eu en 206 jours. J’ai d’excellentes conditions maintenant, la température de la mer est en hausse et il fait certainement plus chaud que tout ce que j’ai connu depuis Cap Town. Je commence à me sentir à nouveau normal.

Jeremy Bagshaw, Olleanna

Jeremy, un navigateur compétitif, a trouvé sa motivation en classe Chichester, en essayant de réaliser le meilleur temps de la flotte entre la porte de Hobart et l’arrivée. Il a découpé les segments restants en plusieurs étapes : L’anticyclone de Sainte Hélène, le Pot au Noir, l’anticyclone des Açores et le golfe de Gascogne, mais avant cela, il doit traverser une autre tempête importante qui s’abattra sur lui le 1 Avril, comme une mauvaise blague.

Ian a eu un temps hivernal au départ de Picton Island, mais a apprécié la chaleureuse compagnie de Mark et Caroline (crédit : Jonathan Adventure Sailing).

Avec Puffin et Ian Herbert-Jones (GBR) à nouveau en route par l’Est de l’île des Etats, toute la flotte est dans l’Atlantique. Malgré sa relégation dans la classe Chichester, Ian est optimiste et en forme. Il a terminé toutes les réparations,  reçu le feu vert de l’Armada chilienne et est parti sereinement sous la neige.

Nous sommes de nouveau en route ! Merci à 100% aux incroyables Carol & Mark sur le voilier Jonathan, toutes les réparations sont terminées au mouillage. Nous rentrons à la maison !

Ian Herbert Jones, Puffin

Le directeur de course adjoint de la GGR, Lutz Kohne (GER), fait une pause dans son rôle de berger de marins solitaires autour du monde, pour préparer sa propre GGR 2026. Il a quitté la Vendée aujourd’hui après avoir vécu 18 mois aux Sables d’Olonne, ajoutant une connaissance élargie du Français, des vins locaux et de l’ostréiculture à ses compétences connues de politologue et de sauna master.

Il est actuellement en route vers la baie de Chesapeake pour récupérer son Rustler 36 (One & All –  ex-GGR 2018, Uku Randmaa) avant d’entamer sa plus longue navigation en solitaire à ce jour : une transatlantique solo entre les Etats-Unis et Les Sables d’Olonne. Son message d’absence? “Désolé, je ne peux pas prendre votre appel en ce moment, je suis occupé à préparer ma transatlantique en solitaire.”

Bonne chance Lutz, à bientôt aux Sables!

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