Le Centre Australien de Coordination des Opérations de Sauvetage travaille d’arrache-pied pour évaluer et coordonner toutes les options possibles de sauvetage d’Abhilash Tomy, qui est aussi éloigné que l’on puisse l’être de toute aide.
L’organisation de la GGR a reçu les messages suivants de la part de TOMY aux premières lueurs de la matinée :
EPIRB activée. Extrêmement difficile de marcher, peut-être besoin de civière, ne peut pas marcher, heureusement en sécurité à l’intérieur du bateau. Impossible d’atteindre le 2ème YB3 ou quoi que ce soit. Téléphone satellite hors service.
Abhilash Tomy
Tomy est immobilisé sur sa couchette à l’intérieur du bateau après avoir été roulé par une vague et avoir démâté hier. Il utilise l’unité de messagerie portable Yellow Brick YB3 pour communiquer. Les piles de cet appareil peuvent durer des jours. Son unité de suivi externe YB3i fournit toujours des données de position au tracker du site officiel de la GGR, mais la liaison électrique avec les batteries du voilier est endommagée. Le YB3 tenu à la main est également un GPS de secours.
Le téléphone satellite principal est endommagé. Il y a un deuxième téléphone satellite et une deuxième unité d’envoi de message YB3 dans son sac d’urgence, mais il ne peut pas atteindre ces unités pour l’instant. Il a également une radio VHF à main AVIATION dans ce sac. Nous lui avons demandé d’essayer de récupérer ces éléments de sécurité au cas ou un avion serait envoyé d’Australie ou plus tard d’Inde pour partir à se recherche. Si ces vols ont lieu, ces deux moyens pour communiquer seront très importants. Il est à 2 000 milles de l’Australie, alors le temps pour les avions de se rendre sur place sera très court.
Un navire de pêche français pourrait être dérouté sur la position d’Abhilash mais il n’arrivera pas sur place avant plusieurs jours. Un navire de la marine australienne est envisagé pour une assistance, mais cela peut prendre 5 jours ou plus. Un avis a été envoyé à tous les navires de la zone pour vérifier s’ils peuvent aider dans cette situation de détresse.
Le skipper de la GGR UKU RANDMAA se trouve à 400 milles à l’ouest et se dirige sur zone. Il rejoindra également GREGOR, qui a également démâté. Il lui faudra environ trois jours pour atteindre le site. Sur le téléphone satellite, Gregor a confirmé qu’il réparait son bateau et espérait être en mesure de se diriger au moteur vers Tomy. Son régulateur d’allure a été endommagé lorsque le mât est tombé, alors il doit maintenant diriger lui-même son voilier. Son système de gouverne fait des bruits étranges mais fonctionne. Il est à 100 milles dans le sud-ouest de Tomy et il faudra au moins une journée pour l’atteindre, si le temps le permet. Il n’est pas encore sûr du moment où il pourra débuter sa progression.
Mark Slats a appelé la direction de la GGR pour confirmer qu’il est toujours dans des creux de 15 mètres et des vents de 40 nœuds, mais il semble qu’il réussisse à garder son calme malgré la situation. Les conditions sont en train de se s’améliorer. Il a failli tomber à la mer à un moment donné et l’intérieur du bateau a été inondé lorsqu’une vague a percuté la porte de sa descente. Il a été couché de nombreuses fois et n’avait jamais vu de telles conditions auparavant. Sa radio HF est endommagée et d’autres équipements électriques également. Il est plein de contusions mais tient bien le coup. Il est cependant très frustré que sa position et les vents prévus ne lui permettent pas de se diriger vers Tomy, à 230 milles à l’ouest. L’organisation de la GGR lui a conseillé de ne pas essayer, car il serait trop risqué pour lui d’affronter ces forts vents au près.
L’équipe de la GGR continue de travailler en étroite collaboration avec le Centre Australien de Coordination des Opérations de Sauvetage et est extrêmement reconnaissant des efforts déployés par toutes les parties concernées.
Il semble que le reste des skippers de la GGR a bien fait de faire du nord au cours des derniers jours et que le pire de la grosse tempête qui s’approche pourrait passer au-dessous d’eux. Il y aura toujours une grosse houle et des vents forts, mais rien de comparable a ce qu’a subit le milieu de flotte ces dernières 24 heures.