Picture: Guy Waites (54) / UK / Tradewind 35 – ” SAGARMATHA “. Crédit: “posh tomato photography”
- Simon Curwen à 1200 milles du Cap Horn, les premiers coups de vent et le froid des 50ème Hurlants sont à l’appel.
- Pénurie d’eau dans la flotte avec des températures plus élevées et des précipitations plus faibles dans l’Indien et le Pacifique. Vont-ils être à court?
- Kirsten Neuschäfer dévastée fait la guerre aux nouveaux anatifes sur les 2/3 de la coque de Minnehaha. Ian Herbert Jones traîne un nid de la taille d’un ballon de basket sur son hélice.
- Guy Waites franchit le Cap Leeuwin à pleine vitesse, enchaînant les dépressions et les meilleures moyennes, mais qu’arrivera-t-il le 31 janvier?
- GGR au BOOT Düsseldorf. Rencontrez Lutz Kohne, Assistant Directeur de Course et participant à la GGR 2026.
La route est longue jusqu’aux Sables d’Olonne, France, et de nouveaux défis se présentent de manière inattendue aux navigateurs.
Simon Curwen tient la tête avec une bonne avance, mais tout peut arriver. Il plonge vers le sud en direction du Cap Horn, à 1200 milles, avec de violents coups de vent à l’horizon. Il devrait arriver à proximité dans les 8 prochains jours. De nouveaux berniques et des pénuries d’eau, associés à un temps généralement léger, sec et stable, sont à l’ordre du jour.
La flotte de Golden Globe Race 2018 avait été balayée de coups de vent extrêmes dans les mers du Sud, entraînant la perte de quatre voiliers et de nombreux démâtages. En revanche, pour cette édition partie deux mois plus tard des Sables d’Olonne, ce gros temps a quasiment disparu. De plus, le mode annulaire austral positif (SAM) pousse les systèmes de basse pression vers le sud cette année, tant dans le sud de l’océan Indien que dans l’océan Pacifique, à environ 55-60°S au lieu des dépressions plus fréquentes vers 45°S. Pour la GGR 2022, cela signifie donc que les participants bénéficient de vents plus légers au nord de la zone d’exclusion, et que l’eau s’annonce comme un problème majeur !
Simon se prépare à affronter son plus gros temps des mers du Sud
Simon Curwen (GBR) sur Clara/Howden’s, continue d’impressionner par son rythme régulier et sa trajectoire parfaite, avec désormais 1200 milles d’avance sur ses plus proches poursuivants, mais il est frustré d’avoir manqué les grosses conditions des mers du Sud. Son rythme de progression a été mitigé jusqu’à présent, mais le vent monte, la température baisse rapidement et il se prépare au froid, confiant en les capacités de Clara et les siennes.
Le 26 janvier, le PC Course a informé Simon d’une dépression assez creuse qui s’est formée au-dessus de la position d’Abhilash jeudi matin, et s’est intensifiée pour se diriger directement sur sa trajectoire vers le Cap Horn avec des vents NW de 35 nœuds, rafales à 55 . Nous sommes en contact régulier avec Simon par la balise YB et le téléphone satellite et surveillons de près la situation
Don McIntyre, fondateur et président GGR
De l’eau partout et pas une goutte à boire…
L’eau est désormais un problème majeur au sein de la flotte. Chacun est tenu d’emporter un dessalinisateur manuel d’urgence mais sera pénalisé en cas d’utilisation. Au fur et à mesure des jours sans pluie pour reconstituer les réserves d’eau, les décisions sur le rationnement ont commencé. Avec peu ou pas de pluie depuis les tropiques, les participants ont peu d’espoir d’attraper le précieux liquide dans les mers du Sud. L’état de la mer et les mouvements des bateaux dans les grains rendent difficile la capture d’une quantité d’eau suffisante.
Sans les berniques, l’eau aurait été la raison pour laquelle Jeremy Bagshaw (ZAF) s’est arrêté à Hobart. Ayant perdu la moitié de ses réserves au milieu de l’Atlantique, il est arrivé avec moins de 45 litres à Hobart. Michael Guggenberger (AUT) avait déclaré une pénurie d’eau avant Hobart et avec 53 jours d’eau compte sur un stock de soda au citron pour aller jusqu’aux tropiques, tandis qu’Abhilash Tomy (IND) vit avec 1 litre par jour depuis des semaines et cuisine toute sa nourriture à l’eau de mer.
Lors du dernier front, il y avait du crachin et je n’ai réussi à capter que deux verres d’eau, ce qui est toujours bienvenu, mais pas suffisant. L’équipage est contrarié et exige au moins une portion de riz cuit à l’eau douce par mois, ce que je ne suis pas sûr de fournir. Je crains la mutinerie à bord, mais j’ai passé Bounty et suis moins inquiet maintenant!
Abhilash Tomy, BAYANAT
Le dernier en date à déclarer le rationnement d’eau est Ian Herbert-Jones (GBR), qui se limite à deux litres par jour, en réduisant ses cafés quotidiens. Pour ne rien arranger, il a trouvé de la “matière organique” dans l’eau de son réservoir et s’est rabattu sur ses jerricans pour l’instant :
Ça ne m’a pas encore tué, mais il est temps que j’arrête de boire ce genre de truc.
La guerre aux berniques est en cours dans les mers du Sud.Ian Herbert-Jones (UK) a mal calculé la ligne de flottaison de Puffin en pleine charge au moment de passer l’antifouling. Le tableau arrière et l’arrière de la coque sont maintenant colonisés. Il n’a rien pu faire d’autre qu’observer à Hobart, du fait des régulations locales, mais ils vont continuer à croître et à ralentir le bateau. Le pire cependant est l’hélice.
Mon hélice, qui n’a pas été traitée du tout, a maintenant une masse énorme de berniques ! Tout l’espace entre la quille et le safran en est maintenant rempli. Je traîne donc un ballon de basket là où devrait se trouver mon hélice, ce qui est dommage car le reste de la coque est en bon état. J’essaie de ne pas trop psychoter, mais dès que tu vois un bernique, tu ne peux plus les oublier !
Ian Herbert-Jones, Puffin
Au milieu du Pacifique Sud, le long de la limite nord de la zone d’exclusion, Kirsten Neuschäfer (ZAF) a enfin trouvé les bonnes conditions pour plonger par-dessus bord et nettoyer la coque de Minnehaha. Ce n’est pas facile avec la mer résiduelle dans les calmes qui donne des mouvements dangereux au bateau. Elle a attendu des vents légers dans des eaux relativement plates et s’est mise à la cape pour stabiliser le bateau et rendre le travail plus facile et plus sûr.C’est un nouveau coup dur pour Kirsten qui joue la gagne et a trouvé la coque de Minnehaha propre à Hobart.
Après avoir trouvé des anatifes sur le safran de l’Hydrovane, j’étais un peu inquiète et ai découvert que le côté bâbord était comme un récif : de vieux anatifes et des millions de nouveaux. Heureusement, le côté tribord n’était pas si mal. J’ai passé plusieurs heures à nettoyer les ¾ de la coque avec le grattoir. C’était froid, épuisant, mais très gratifiant de voir des grappes de millions de minuscules anatifes s’enfoncer dans les profondeurs !
Kirsten Neuschäfer, Minnehaha
Elle a plongé 3 heures le vendredi 20 pour nettoyer le côté bâbord de Minnehaha, puis encore 2 heures et enfin 3 heures le jeudi 26 pour un total de 8 heures dans l’eau. Jeudi dernier, elle a trouvé de nouveaux petits anatifes qui grandissaient rapidement, déjà 4 fois plus gros que la semaine précédente. La coque est maintenant propre, sauf certaines parties du safran et de la poupe. Il est probable que cette lutte se poursuivra dans les mois à venir. Kirsten et Jeremy attribuent cette croissance rapide à l’eau plus chaude et aux vitesses faibles.
La sortie de Minnehaha de la mer de Tasmanie a été lente, Kirsten qui a vérifié la coque avec une GoPro à Hobart pense que c’est à ce moment-là que les minuscules berniques ont commencé à se développer. Elle était 5 à 10% plus lente dans le Pacifique que dans l’Indien dans les mêmes conditions, et a maintenant repris ses moyennes journalières habituelles.
Le Challenge en classe Chichester
Un concurrent contraint à l’escale dans la GGR est transféré en classe Chichester et ne figure plus au classement. Il rentre aux Sables avec la flotte pour effectuer un tour du monde sans escale supplémentaire. Guy Waites (GBR) s’est arrêté à Cape Town pour enlever ses berniques et Jeremy Bagshaw (ZAF) a fait de même à Hobart. Les deux marins ont expliqué combien il était difficile de se remettre en mode “course en solo” en Classe Chichester” après avoir passé quelques jours à terre. Il est difficile de trouver la motivation pour pousser la vitesse et la performance quand on n’est plus en compétition avec les autres membres de la flotte.
Il faut remettre le compteur à zéro chaque matin, et aller chercher le meilleur.
Guy Waites, Sagarmatha
Olleana et moi avons un point à prouver et nous sommes pressés.
Jeremy Bagshaw, Olleanna
Tous deux avaient affiché les meilleures vitesses de la flotte après avoir nettoyé leurs bateaux, Guy obtenant les meilleures vitesses sur 4 heures, distances sur 24 heures et sur 7 jours des 30 derniers jours. Pendant ce temps, Jeremy fait la sortie de mer de Tasmanie la plus rapide de la flotte en s’éloignant de Puffin. Mais surtout, tous deux soulignent le plaisir qu’ils ont à naviguer à nouveau plutôt qu’à se traîner.
Je ne peux pas décrire à quel point c’est merveilleux de ne pas avoir de berniques. C’est le sentiment le plus libérateur que j’ai eu. J’ai l’impression d’avoir un nouveau bateau.
Jeremy Bagshaw, Olleana
Que se passe-t-il pour Guy Waites le 31 janvier ?
Bien qu’il ait enregistré la meilleure performance de la flotte au cours des 30 derniers jours, Guy Waites (GBR) n’arrivera pas à temps à la porte de Hobart, malgré une succession de coups de vent d’ouest. Conformément à l’avis de course 2.7.2 ‘Hobart Gate’, tout participant de la classe Chichester arrivant après le 31 janvier 2023 sera retiré de l’épreuve.
Guy est conscient de la situation depuis qu’il a quitté Cape Town et a communiqué au PC Course qu’il continuera jusqu’au Cap Horn, contre la directive GGR, sans s’arrêter à Hobart pour assurer une arrivée plus rapide au Cap Horn – son grand objectif.
En conséquence, Guy sera retiré de l’épreuve dès qu’il aura dépassé 147º Est, la longitude de Hobart. Le processus de transition de GGR pour son retrait de l’événement exige que l’équipe et le manager de Guys prennent officiellement en charge la responsabilité de sa sécurité avec le plan d’action suivant :
- EPIRB : Le point de contact ou “proche parent” passera du PC course GGR au manager de Guy, Julie Waites.
- MRCC : Le PC Course GGR a informé le MRCC Australie (Maritime Rescue Coordination Centre) et le MRCC Chili du nouveau point de contact et de son retrait de l’événement.
- Suivi des balises : Guy sera retiré du tracker GGR à la longitude de Hobart. Son propre tracker YB sera disponible après Hobart et partagé sur sa page.
- Tweet et appels : Le PC course GGR arrêtera les appels hebdomadaires et les SMS quotidiens, mais pourra occasionnellement poster ou relayer des messages depuis ses médias sociaux, comme cela se fait avec d’autres participants ayant abandonné.
Les règles de la GGR exigent que tous les participants s’arrêtent à Hobart s’ils ne sont pas en mesure de passer la porte avant le 31 janvier. (Ils pourront reprendre la mer en décembre 2023). Un départ en février augmente considérablement le risque de coups de vent d’automne au Cap Horn en avril, surtout si la traversée des mers du Sud est lente.
Il est regrettable que nous devions retirer Guy de la GGR et nous lui souhaitons bonne chance et bonne route. Il sera libre s’il le souhaite, d’utiliser son téléphone satellite, son GPS et d’accéder à toutes les informations météorologiques et de routage. Les fans peuvent suivre sa page personnelle et sa cartographie.
Don McIntyre, fondateur de la GGR
Son équipe dirigée par son épouse et chef d’équipe Julie, a confirmé que toutes les mesures de sécurité sont désormais en place et que Guy peut compter sur une équipe expérimentée, avec Norman Bailey, l’ancien Commodore du Newport YC, des experts météo de classe mondiale, les directeurs de course et équipages de Clipper Ventures, que Guy a rencontrés comme skipper sur la Clipper 2019/20, et bien sûr le Commodore et les amis du Yacht Club de Scarborough.
Chez Guy Waites Sailing, nous sommes tout à fait prêts à assumer la responsabilité transmise par la GGR pour aider Guy à relever le défi de son tour du monde en solitaire. C’est quelque chose dont nous avons l’habitude avec les précédentes traversées océaniques en solitaire de Guy et j’ai une excellente équipe derrière moi qui nous soutiendra pleinement, Guy et moi. Nous ferons de notre mieux pour informer tous ses supporters sur les médias sociaux au cours des prochains mois, mais notre priorité sera de nous concentrer sur Guy et Sagarmatha.
Julie Waites, épouse et Team Manager de Guy.
Allez-vous à BOOT Düsseldorf ?
Rencontrez Lutz Kohne (GER), directeur de course adjoint de la GGR 2022 et participant à la GGR 2026 ! Venez au Sailing Center dans le Hall 15 le samedi 28 janvier à 12:00 pour une conférence et une présentation de la Golden Globe Race passez dire bonjour!
GGR Fans in Deutschland, Österreich und der Schweiz aufgepasst: Vortrag und anschließendes Gespräch in Deutsch! Ich freue mich auf Euch!
https://events.boot.de/de/veranstaltung/golden-globe-race-solo-nonstop-rund-um-die-welt