Trois semaines se sont écoulées depuis la dernière fois où je me suis exprimé. De longues journées, une grande émotion et une vraie aventure. Mon énergie a été attirée ailleurs mais maintenant me voici de retour.
Le premier et le seul sauvetage de la GGR à ce jour a été aussi important que cela pourrait l’être. Un effort multinational pour sauver un marin blessé, aussi loin que vous pouvez l’imaginer! Cela n’aurait pas pu se dérouler mieux. Un vrai salut à toutes les personnes impliquées et à qui nous offrons nos sincères remerciements.
Même les reportages des médias ont été raisonnables. Pour la première fois depuis que je me souvienne, comparé aux autres courses autour du monde, la GGR n’a pas eu à faire au gros titre : « QUI PAYE POUR LE SAUVETAGE ». La plupart des gens semblent comprendre qu’il s’agissait d’un marin expérimenté, dans un bon bateau, engagé dans une aventure responsable. Il avait tout prévu. Ce qui a changé la donne était une blessure grave. S’il n’avait pas été blessé, ABHILASH TOMY se rendrait actuellement en Australie naviguant sous gréement de fortune. De même que GREGOR MCGUKIN qui a pris la décision difficile et semblable à celle d’un marin prenant un billet retour pour chez lui, tout simplement parce qu’il pouvait ou devait le faire. Par la suite, s’il avait eu un problème, certains auraient pu se demander pourquoi il ne l’avait pas fait à ce moment là?
ABHILASH se rétabli après son intervention chirurgicale et GREGOR est avec sa famille. La réaction de certains a été intéressante. Un participant pré-inscrit à la GGR 2022 s’est retiré suite à la tempête. Son avis maintenant… “vous ne pouvez plus sécuriser ces bateaux!” Mieux vaut maintenant que plus tard car il n’aurait peut-être pas fini la GGR de toute façon. D’un autre côté, l’intérêt grandissant pour participer à la GGR 2022 a augmenté après la grosse tempête.
Beaucoup de ceux qui pensaient que la GGR était une course imprudente, et de nombreux rêveurs et séniors ont maintenant changé d’avis. Les informations et les exemples ont montré que l’âge n’est qu’un chiffre. Ces marins sont au contraire des champions et des rêveurs avec une intention sérieuse et un souci du détail qui produisent des choses étonnantes. Ils saisissent la vie dans toutes ses dimensions avec vigueur. Quel meilleur exemple pouvez-vous demander à un être humain?
La GGR est différente de toute autre course à la voile dans le monde et les gens commencent à l’aimer. Notre liste de followers grandit rapidement, devenant des fans passionnés et faisant partie de la famille GGR. C’est une aventure brutalement honnête, jouée par des personnes réelles et engagées dans une lutte épique contre le temps, l’isolement et l’océan. Ils se débrouillent de différentes manières. Nous les suivons alors qu’ils surmontent des obstacles monumentaux et qu’ils se battent pour y arriver. Ces histoires, grandes et petites, intriguent. La couleur est intense.
La tâche de vous transmettre cette histoire nous revient à moi et à ma petite équipe. Même pour nous, cela devient émotionnel. Vous nous dites si souvent que nos écrits sont convaincants, humains et réels. Oui c’est vrai. MERCI! Dans la vie, le terme HERO est souvent utilisé, mais les participants de la GGR le sont vraiment, à leur manière. Ces hommes et femmes, là-bas en ce moment, sont inspirants pour sûr.
Étrangement, certains sont encore confus. Lorsqu’un commentateur spécialiste Voile a suggéré qu’un concurrent de la GGR n’avait qu’un seul téléphone satellite endommagé, alors qu’il dispose en réalité de deux téléphones satellite et de deux unités de messagerie texte par satellite. Un magazine français bien connu de la voile a aussi suggéré que la GGR n’avait pas de directeur de course. Un autre a suggéré que les voiliers de la GGR avaient des gréements de Hobie Cat (Ils ont été conçus et construits par les meilleurs spécialistes du milieu et adaptés pour l’océan Austral). Je me demande pourquoi? Un simple appel téléphonique et nous aurions pu leur donner les faits.
Lorsque, dans le même commentaire, il est mentionné que la sécurité a évolué depuis 50 ans et que nos embarcations GGR seraient lentes, dangereuses, et incapables de s’éloigner des intempéries. Je pense qu’ils sont à côté de la plaque. Bien sûr, un “foiler” de 60 pieds glisse facilement à 25 nœuds autour des intempéries à l’aide d’écrans satellites colorés et, dans l’avenir, à l’aide de l’intelligence artificielle. Mais cela signifie-t-il que vous devez ou ne pouvez naviguer en solitaire qu’à bord d’un bateau de plusieurs millions de dollars pour être en sécurité! Pas au cours de ma vie, c’est certain!
Dans quelle mesure est-on en sûreté quand à 25 nœuds vous heurtez une baleine ? À quel point est-il sécuritaire de perdre son mât en vol en naviguant dans des conditions extrêmes à 25 nœuds ? À quel point est-ce sécuritaire, lorsque malheureusement il y a 10 ans, au même endroit qu’ABHILASH TOMY, un skipper du Vendée Globe avait été grièvement blessé, en incapacité, et ayant eu besoin d’un sauvetage extrême similaire. Les voiliers de la GGR sont AUSSI SÛR QUE LES AUTRES. L’océan est dangereux, et nous le savons. Cela nous attire comme pour toutes les autres aventures.
Rien dans ce monde ne se compare au défi de la Golden Globe Race, à bord d’un petit bateau, traversant les grands océans, pendant 240 jours, en totale isolation. Ni le Vendée Globe, ni la Volvo, ni la Clipper Race, ni rien d’identique à l’avenir. Seul le Golden Globe de 1968 est comparable. La GGR reste unique dans le monde rapide et de haute technologie dans lequel nous vivons actuellement.
Lorsque VITO DUMAS est parti de Buenos Aires le 27 juin 1942, pour faire le tour du monde en solitaire, en plein hiver, sur son bateau LEHG II, il ne mesurait que 31 pieds de long. C’était un bateau sûr. Lorsque mes amis australiens Jon Saunders, David Dix, Jessie Martin et Jessica Watson ont tous entrepris six tours du monde en solitaire sans escale, ils étaient sur de petits voiliers S & S de 34 pieds. Lorsque l’Australienne Kay Cottee est devenue la première femme à avoir effectué une circumnavigation en solitaire sans escale en 1988, elle a navigué dans un bateau ayant à peu près la même taille qu’un Rustler 36. Ils étaient tous sûrs.
Le pouvoir de l’imagination.
Chaque jour, nous recevons de nombreux courriels, messages et commentaires de la part de la famille GGR tout autour du globe, au sujet de leur implication et de leur passion pour cette aventure. Il y a quelques jours, j’ai reçu ce qui suit d’Anders au Danemark. Il mentionne l’un de nos grands objectifs avec la GGR lorsque la planification a commencé il y a quatre ans. Le pouvoir d’exciter l’imagination des gens comme il y a 50 ans. De nombreux commentaires mentionnent ce fait. C’est la même raison pour laquelle les ventes de livres audio explosent dans le monde entier. Les gens ont découvert la joie et l’expérience de fermer les yeux pour changer, et de vraiment s’évader.
Cher Don et son équipe,
Je viens de recevoir un e-mail rapide du Danemark avec les compliments les plus chaleureux au sujet de votre organisation et de votre direction de course. Après avoir suivi l’événement de loin au cours des deux ou trois dernières années, et d’assez près le mois dernier, j’ai récemment découvert que les concurrents de la GGR entrent maintenant dans mes rêves la nuit de manière extrêmement vivante. J’ai déjà suivi des courses au large, mais rien ne se compare à la GGR en tant que sport pour les spectateurs. Mon interprétation est que sa lenteur et le manque d’images sollicitent beaucoup plus mon imagination que des clips dramatiques de bateaux VOR en haute mer, ou la couverture médiatique sophistiquée de la voile olympique, de l’America’s Cup, etc., etc.
Ce n’est pas seulement l’histoire racontée de ces vrais marins menant des bateaux très semblables à ceux utilisés par les marins ordinaires. Je crois que c’est la distanciation et le fait qu’il n’y ait pas la correction du montage vintage ce qui m’obligent à faire ma propre interprétation, non retravaillée par les images satellites, la modélisation 3D et d’autres gadgets de haute technologie digérant l’expérience. En suivant la GGR, j’en apprends beaucoup plus que de tout autre événement.
Cela tient en grande partie à la gestion des médias par votre équipe, qui est tout simplement extraordinaire à bien des égards. Pas moins (du point de vue du spectateur) en termes de volonté de partager des opinions personnelles, des commentaires et toutes ces observations, petites et grandes, sur la course et les préparatifs. En tant que spectateur, cela nous amène mentalement au bureau de la Direction de course avec vous. C’est une expérience nouvelle et très différente. J’ai assisté à plusieurs régates, à l’échelle nationale et à quelques unes, internationales. Établir des parcours, prendre les temps d’arrivée, faire les départs de courses et un peu de compétition. Mais même sur l’eau à bord des bateaux comité, je ne me suis jamais autant senti engagé dans une course à laquelle je ne participais pas moi-même.
Des communiqués et des études des médias pourraient et devraient être rédigés à propos de cet événement. C’est absolument phénoménal!
Juste un humble merci. Vous souhaitant le meilleur, Anders”.
MERCI ANDERS ET TOUS NOS SUPPORTERS … DON