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Les participants GGR à la peine pour être au départ. Des abandons à prévoir !

Guido Cantini à bord de « Hannah of Cowes », un Vancouver 34. En raison de problèmes personnels, il a dû renoncer à la GGR 2022, mais participera à la GGR 2026.
Guido Cantini à bord de « Hannah of Cowes », un Vancouver 34. En raison de problèmes personnels, il a dû renoncer à la GGR 2022, mais participera à la GGR 2026. © Guido Cantini/Hannah Racing

Image caractéristique : Guido Cantini à bord de « Hannah of Cowes », un Vancouver 34. En raison de problèmes personnels, il a dû renoncer à la GGR 2022, mais participera à la GGR 2026.
© Guido Cantini/Hannah Racing

cela reste une flotte de taille respectable pour un défi extrême de neuf mois.

La Sunday Times Golden Globe Race de 1968 a été la toute première course à la voilie autour du monde. Neuf étaient au départ et un seul a terminé. La Golden Globe 2018 du 50e anniversaire eut 18 partants pour seulement cinq arrivées. La troisième édition s’élance dans deux mois des Sables d’Olonne et le simple fait d’être au départ est déjà difficile pour certains ! Quatre des vingt-deux participants sont susceptibles de renoncer, ou d’être disqualifiés de la course en raison de leurs difficultés à respecter les règles strictes de qualification et de sécurité, qui sont parmi les plus astreignantes dans le monde de la voile.

Deux participants dont les voiliers sont prêts à partir sont malheureusement confrontés à des problèmes de santé et pourraient ne pas être autorisés par l’équipe médicale de l’organisation, MSOS.org. Il est probable qu’ils doivent renoncer officiellement à la GGR dans les semaines à venir.

Doyen des participants, le respecté navigateur britannique David Scott Cowper, âgé de 80 ans, peine à terminer le refit de son Tradewind 35, qui a duré deux ans. Les électriciens qui devaient faire divers travaux ont annulé leur venue, et il a du mal à trouver des remplaçants. La livraison de son mât et de son gréement a été retardée et il a maintenant plusieurs mois de retard. Le manque d’ouvriers qualifiés l’a obligé à faire la plupart du travail lui-même. A quelques semaines du départ, il possible qu’il ne puisse pas prendre le départ.

Edward Walentynowicz (Canada), concurrent de la GGR 2022, à bord de son RUSTLER 36 “NOAH’S JEST”, traversée de l’Atlantique. Photo : Edward Walentynowicz

Pendant ce temps, le skipper canadien Edward Walentynowicz est maintenant à environ 850 milles d’Halifax et navigue avec brio sur son Rustler 36 à destination des Sables d’Olonne. Son dernier journal de bord suggère que tout va bien…

Nuit froide, je bois du thé chaud avec du citron et du sucre. Je navigue lentement. Nous venons d’entrer dans la zone d’extension de glaces dérivantes, juste la pointe sud de celle-ci. Nous sommes assez loin dans la zone des icebergs. D’après les prévisions, il ne devrait pas y avoir de glace ici pour les prochains jours. Froid, brouillard, glace, eau froide, du noir partout autour ! Vous souvenez-vous du Titanic ? Vous souvenez-vous de toutes les tombes à Halifax ? C’est arrivé ici. Pas de coup de vent, pas de tempête – un temps fantastique pour quelques jours.

GGR 2022 Entrant Edward Walentynowicz (Canada)

Il y a 10 mois, il a ramené son voilier en solitaire des Sables d’Olonne à Halifax pour achever son refit. Il devrait donc être bien préparé pour la GGR avec une double traversée de l’Atlantique.

L’autre Canadien, Gaurav Shinde, n’a pas cette chance. Il a un mois de retard sur son planning et n’a pas encore commencé sa Transatlantique de 3 500 milles. Tous les participants doivent arriver au port du prologue de Gijón, en Espagne, pour les briefings de sécurité obligatoires avant le 6 août, sous peine de lourdes pénalités, voire exclusion de la GGR. Par ailleurs, Gaurav n’a pas encore terminé sa certification STCW médicale « Proficiency in Medical Care » obligatoire de trois jours , et devra se rendre à Amsterdam pour la terminer avant les briefings de Gijón. Le concurrent américain Elliot Smith est dans la même situation, il n’a pas encore quitté la côte est des États-Unis à bord de son Gale Force 34 et doit également suivre la formation médicale d’Amsterdam. En a-t-il encore le temps ?

Elliott Smith (USA), participant à la GGR, à bord de son GALEFORCE 34. Photo : Team Elliott Smith
Guy deBoer (USA), concurrent de la GGR2022, à bord de son TASHIBA 36 “SPIRIT” de 1986. Photo : Team Guy deBoer

Guy deBoer, de Key West en Floride, vient d’arriver à Charleston en Caroline du Sud et espère traverser l’Atlantique vers l’Espagne dans les prochains jours. Il a lui aussi pris du retard, victime d’une avarie grave de son réservoir de carburant lors des derniers essais en mer il y a 10 jours. Tous les participants doivent fournir un dossier d’inscription avec les certificats et informations de sécurité essentielles avant le 30 juin, notamment les licences radio, cours de survie, certifications médicales, enregistrements des balises EPIRB, etc. Il semble qu’il manque encore certains certificats à Guy..

J’espère sincèrement que ces concurrents puissent arriver à temps à Gijón et compléter leur inscription avant la date limite. Ils se préparent pour cette aventure depuis des années.

a déclaré Don McIntyre, fondateur et président de la course

Nous ne pouvons pas déroger à nos strictes règles de sécurité, et si vous connaissez la météo de l’Atlantique et la vitesse de ces bateaux, la course va être serrée. Ça s’annonce difficile !

Le participant néo-zélandais Graham Dalton n’a pas réussi à boucler son parcours de qualification GGR de 2000 milles en France l’année dernière. Vivant en Nouvelle-Zélande, il s’est efforcé d’organiser à distance le refit de son Rustler 36 Southern Man aux Sables d’Olonne en vue d’une nouvelle tentative. Il n’a pas satisfait aux exigences strictes du certificat STCW de soins médicaux et a décidé de renoncer à la GGR, faute de suivre les trois jours de formation requis. La situation est devenue trop difficile et les petits problèmes se sont accumulés jusqu’à devenir insurmontables.

Kirsten Neuschäfer (Afrique du Sud) à bord de son Cape George 36 “Minnehaha”. Photo : Team Kirsten Neuschäfer
Jeremy Bagshaw (Afrique du Sud) à bord de son OE32 “OLLEANNA”, est arrivé après 52 jours de mer à Horta, Açores. Photo : Jeremy Bagshaw

Le Sud-Africain Jeremy Bagshaw est arrivé à Horta, dans les îles des Açores, après une navigation en solitaire depuis Le Cap. Il a des problèmes à résoudre et ne sait pas quand il pourra continuer son voyage vers le nord. Kirsten Neuschäfer, elle aussi originaire du Cap, est la seule femme de la GGR à faire le même voyage. Tout roule pour elle, puisqu’elle a déjà parcouru 7 000 milles en solitaire du Canada au Cap il y a quelques mois, après son refit. Elle espère arriver au Royaume-Uni dans les deux prochaines semaines, avant de se rendre en Espagne. Avec plus de 200 000 milles à la voile et maintenant 14 000 milles en solitaire sur son bateau de la GGR, elle est une concurrente sur qui compter !

L’Australien Mark Sinclair ” Captain Coconut ” a travaillé dur sur son bateau après le voyage en solitaire sans escale d’Adélaïde, Australie du Sud, aux Sables d’Olonne. Tout allait bien jusqu’à ce qu’il attrape le COVID il y a quelques jours, et découvre avoir besoin d’un nouveau moteur. Lui-même dit qu’il était manifestement plus “en sécurité” en mer, et espère installer un nouveau moteur début août, avant de mettre le cap sur Gijón.

Le concurrent français Arnaud Gaist a du mal à boucler son budget. Bien que sponsorisé pour la course, son budget est toujours insuffisant et il n’est pas certain de pouvoir continuer. Il fait face à des échéances critiques dans les prochains jours, l’inquiétude monte.

Arnaud GAIST participant à l'émission de France 3 du vendredi 24 juin 2024, afin d’attirer des soutiens financiers pour sa campagne GGR2022. Photo : équipe d'Arnaud GAIST
Arnaud GAIST participant à l’émission de France 3 du vendredi 24 juin 2024, afin d’attirer des soutiens financiers pour sa campagne GGR2022. Photo : équipe d’Arnaud GAIST

Ertan Beskardes, quant à lui, est prêt à partir depuis plusieurs mois maintenant. Il avait abandonné la GGR 2018 après seulement quelques jours de course parce que sa famille lui manquait. Chaque année depuis, il se prépare et il a maintenant hâte de partir. Même chose pour le skipper Autrichien Michael Guggenberger. Il avait renoncé à la GGR 2018 neuf mois avant le départ, n’étant pas prêt à partir. Aujourd’hui, il est prêt et impatient de partir, les travaux de sa liste étant terminés. Il dédie son temps à son nouveau sponsor NURI ! Ensemble, ils se préparent à ce voyage artisanal unique.

En un peu plus de 18 mois, dix des trente-deux participants inscrits à la GGR ont dû renoncer à prendre le départ, principalement en raison des restrictions de voyage, des complications liées au Covid et à la situation économique globale. Si le nombre de participants passe de vingt-et-un à dix-huit le 4 septembre (ce qui semble probable), cela reste une flotte de taille respectable pour un défi extrême de neuf mois.

La GGR est un événement unique dans le monde de la voile et des sports d’aventure, rien n’est comparable. Seuls les plus déterminés arriveront à prendre le départ, et plus encore à passer la ligne d’arrivée !

Le concurrent de la GGR 2022 Michael Guggenberger (AUTRICHE) à bord de son BISCAY 36 “NURI” Photo : Team Michael Guggenberger.
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