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“La Golden Globe Race est un jeu !” Jean Luc VDH 2019

Photo ci-dessus : Jean Luc VDH, vainqueur du Golden Globe 2018 en 212 jours, accueille Tapio Lehtinen de retour aux Sables d'Olonne, le dernier arrivé après 322 jours de mer. Crédit : Jf.Brossier / Ville des Sables d'Olonne
Photo ci-dessus : Jean Luc VDH, vainqueur du Golden Globe 2018 en 212 jours, accueille Tapio Lehtinen de retour aux Sables d'Olonne, le dernier arrivé après 322 jours de mer. Crédit : Jf.Brossier / Ville des Sables d'Olonne

Photo ci-dessus : Jean Luc VDH, vainqueur du Golden Globe 2018 en 212 jours, accueille Tapio Lehtinen de retour aux Sables d’Olonne, le dernier arrivé après 322 jours de mer. Crédit : Jf.Brossier / Ville des Sables d’Olonne

La Sunday Times Golden Globe Race de 1968 est entrée dans l’histoire comme le premier voyage autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Neuf ont pris le départ, un a terminé, un est mort, un bateau a été perdu. La légende de cette incroyable aventure était née.

Ça n’était pas une course comme l’America’s Cup. C’était un défi et une affirmation de l’esprit humain. Un témoignage du courage des hommes face à un défi extrême, un immense isolement et la confiance en ses propres capacités pour faire le nécessaire, quoi qu’il arrive. C’était aussi une célébration du sens marin né de l’expérience, mêlé à une bonne dose de bon sens. L’objectif était simple. Faire le tour du monde en solitaire et ne pas s’arrêter. Le plan n’était pas compliqué. Apportez à manger! Pas plus que la préparation si vous saviez ce que vous faisiez. Apprenez la navigation! L’exécution était simple, mais incroyablement difficile. Passez la ligne d’arrivée!

En 2014, j’ai eu l’idée d’essayer de recréer cet événement qui a fait partie de ma vie durant 40 ans.

Sir Robin Knox Johnston, le seul à terminer en 1969, est l’un de mes héros d’enfance. En 2018, la GGR est repartie pour la première fois en 50 ans. Elle ne pourra jamais être identique à celle de 1968 pour de nombreuses raisons, mais nous sommes restés fidèles à ses principes fondamentaux.

Ce fut un succès aux yeux de ceux qui en avaient compris le défi.

Comme la première édition, la GGR 2018 était un jeu. Les règles sont fixées. Les participants décident s’ils veulent jouer et sont volontaires pour y jouer. dix-huit sont partis, cinq ont terminé, quatre bateaux ont été perdus. La légende était de retour. C’est une expérience déterminante qui a changé la vie des participants et de certains, nombreux, qui l’ont suivie. Pour certains, pas un changement pour le mieux. C’était un défi extrême qui touche au cœur, pour les joueurs, de qui vous êtes, et de ce en quoi vous croyez, voire pourquoi vous existez. La plupart se prouvent quelque chose à eux-mêmes. Ce n’était pas une réponse au sens de la vie, mais une mise à l’épreuve, y compris pour les fans du monde entier. Certains participants ont été choqués par l’expérience et le sont encore aujourd’hui. Ce n’était pas ce qu’ils attendaient après des années de préparation. Mais telle est la nature du jeu.

La GGR est ce que l’on peut faire de plus difficile. Vous pouvez vous faire votre propre opinion à ce sujet. Toutes les courses à voile du monde le prétendent, mais regardez bien la GGR avant de la dénigrer. Commencez par 8 mois d’isolement et remontez la pente à partir de là.

Le jeu comporte un risque réel, c’est l’attraction la plus forte pour les joueurs. C’est même plus difficile et plus douloureux que les participants l’imaginent. Essayez de ne pas y réfléchir trop longtemps! C’est difficile à comprendre , mais c’est vrai.

 Dans un jeu de cartes, vous utilisez l’habileté, le hasard et la chance. La plupart des gens comprennent que dans la GGR vous pouvez créer votre chance grâce à une excellente planification, une bonne préparation et une exécution basée sur le sens marin. Mais vous avez toujours besoin de chance. Ce joker est le même aujourd’hui qu’en 1968. Tout comme le sentiment des joueurs lorsqu’ils reçoivent enfin la CARTE VERTE pour jouer au jeu de la GGR. Ils en ont rêvé, et enfin, il commence !

Le jeu de la GGR reprend certains éléments de la Golden Globe de 1968. Bernard Moitessier n’avait pas de radio sur Joshua. Juste un lance-pierre et une lampe-torche envoyer des messages au monde entier. Il a navigué à travers les Canaries pour faire passer ses messages, puis jusqu’à l’île de Trindade dans l’Atlantique Sud pour la même raison, sans succès. Il s’est rendu au Cap Town à deux reprises, lançant ses lettres et boîtes de pellicule au lance-pierre sur le pont des navires à l’ancre. A Hobart, il a attendu pendant des heures qu’un bateau de pêche passe et puisse apporter ses lettres au Royal Yacht Club de Tasmanie.

 Robin Knox Johnston sur SUHAILI, avait une radio, tombée en panne. Il a navigué jusqu’à Victoria, en Australie, pour transmettre des lettres au bateau-pilote et faire passer un message en Nouvelle Zélande. Il a mouillé à Dunedin, Nouvelle-Zélande, en attendant l’arrivée de son contact, qui a ouvert et lui a lu les lettres de sa famille et amis, qui n’étaient pas autorisées à bord. C’était le jeu en 1968.

Le jeu de la GGR est le même. Les joueurs doivent déposer des lettres et des films à Lanzarote, aux Canaries. Ils laissent l’île de Trindade dans l’Atlantique Sud à bâbord. Ils déposent des lettres et des films à Cape Town et s’arrêtent à Hobart en Tasmanie, de la même manière que Moitessier. Au lieu de la Nouvelle-Zélande, nous avons Punta del Este en Uruguay.

Les problèmes arrivent dans la vie tout comme les accidents. Ils ont toujours une raison et nous apprenons d’eux. Malheureusement, Guy deBoer a navigué sur son yacht SPIRIT droit sur des rochers quelques heures après avoir franchi la porte photo GGR à Lanzarote. Heureusement, il n’a pas été blessé et a pu débarquer sur la côte. Il n’a pas dérivé, et n’a pas été piégé sur une côte sous le vent sans pouvoir s’en éloigner. Il disposait de toutes les cartes et équipements de navigation pour savoir exactement où il se trouvait. Des phares étaient clairement visibles. Le temps était maniable et la mer belle. Il faisait nuit et la visibilité était bonne. Il n’a pas encore expliqué ce qui s’est passé exactement, mais nous savons que c’était un accident.

L’histoire de la voile démontre que l’échouement est un risque. Ça arrive dans les courses en équipage, avec l’électronique la plus sophistiquée et des marins professionnels.  Ça arrive dans les plus grandes courses en solitaire, avec les plus gros moyens, les équipements dernier cri, et les marins les plus connus. Ça arrive aux marins du dimanche qui ne naviguent qu’avec un traceur de cartes. Tous sont des accidents.

Il y aura toujours des accidents dans n’importe quel jeu et sur n’importe quel océan.

Dans le jeu de la GGR, vous ne pouvez écouter que des cassettes. Vous ne pouvez utiliser que des radios HF. Vous devez utiliser des montres mécaniques à remontoir. Pour une navigation sûre, ce n’est pas un jeu. Les joueurs ont tous les instruments et les compétences nécessaires pour savoir où vous êtes, à tout moment, ce qui vous donne toutes les informations nécessaires pour agir en bon marin, autour du monde et ne PAS heurter de rochers proches de la côte. Il y a aussi un GPS d’urgence en cas de besoin. Ceci est une explication des règles pour ceux qui ne sont PAS familiers avec les règles du jeu de la GGR, et PAS d’une critique de Guy deBoer. Certains peuvent penser, suite à l’accident de Guy, que les règles du jeu de la GGR exposent ses participants à un risque. Ce n’est PAS le cas !

Tous les skippers participant à ce jeu sont responsables de leur propre bien-être et de la sécurité de leur voilier à tout moment. Aucun n’est contraint à des pratiques dangereuses à cause du jeu. Le défi et la difficulté sont évidents pour les participants qui aiment y faire face. Ce sont eux seuls qui décident de la quantité de sommeil nécessaire, du cap à suivre, et quand jeter l’éponge. Ce point est au cœur des raisons pour lesquelles ils le font, et pourquoi ils aiment ça. Dans tout jeu, il y aura des gagnants et des perdants. Mais le jeu de la GGR lui-même est sûr. Peut-être plus sûr même, que votre quotidien et les risques auxquels vous êtes confrontés sans même le savoir.

Les accidents nous arrivent à tous, même en voiture. Cela arrive dans les courses automobiles, l’escalade en montagne et sur glace, le parachutisme, les courses de moto-cross, les vols en planeur, en hélicoptère, en aile-delta, en gyrocoptère, la plongée sous-marine, les expéditions en Antarctique, les expéditions en bateau à coque non-pontée. Pareil pour le tour du monde en solitaire à la voile et la transatlantique en solitaire en mini 5.80. Je le sais, car je les ai toutes faites. J’ai accepté les risques et j’ai tout fait pour les minimiser avant l’événement. J’ai utilisé mon meilleur jugement dans chaque décision que j’ai prise pendant chaque activité. Peut-être ai-je eu de la chance ? Je n’ai jamais eu d’accident (touchons du bois), mais j’ai toujours été heureux de jouer le jeu volontairement, de me sentir vraiment vivant et satisfait de ma vie.

Jane et moi sommes très fiers de la GGR et de la famille GGR dans le monde entier qui contribue à en faire ce qu’elle est et ce qu’elle représente. Une chance pour tout marin de jouer à ce jeu. La GGR donne à ceux qui la suivent un rêve, une mise en valeur de l’esprit humain dans toute sa splendeur. Nous sommes très fiers de tous les participants, y compris Guy, eux qui suivent leurs rêves et font tout ce qu’ils peuvent pour vivre pleinement leur vie.

Sans esprit d’aventure et ceux qui prennent des risques calculés, le monde serait bien pire. 

Merci de suivre le JEU !

Don McIntyre

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